La boiterie chez le cheval est l’un des problèmes de santé les plus courants. Découvrez comment identifier les symptômes, appliquer les traitements adaptés et prévenir les risques, selon les recommandations vétérinaires.

La boiterie, ou limitation de la locomotion, affecte jusqu’à 60% des chevaux au cours de leur vie.

Elle peut résulter de traumatismes, de maladies articulaires, d’infections, ou d’un mauvais parage. Non traitée, elle entraîne des douleurs chroniques et une baisse de performance. Voici un guide complet pour agir efficacement.

Les symptômes de la boiterie chez le cheval

La boiterie se manifeste différemment selon sa cause et sa localisation (membre antérieur, postérieur, dos, etc.).

Voici les signes à surveiller :

• Inégalité de la foulée : Le cheval « pose » moins le poids sur un membre, avec une démarche raccourcie ou saccadée.
• Tête qui bouge de haut en bas (head nodding) : En cas de boiterie d’un antérieur, la tête s’élève quand le membre douloureux touche le sol.
• Résistance au mouvement: Refus de sauter, difficultés dans les transitions, ou raideur au démarrage.
• Chaleur ou gonflement localisé : Articulation enflée, tendon chaud, ou pied douloureux au test du déjaugeage.
• Modification des crottins: Un cheval qui se déplace moins peut avoir des crottins plus secs.

À faire : Si la boiterie persiste plus de 24 heures, consultez un vétérinaire équin.

Les causes fréquentes de boiterie

A. Problèmes de pieds

• Fourbure : Inflammation du pododerme, souvent liée à une alimentation trop riche.
• Abcès de pied : Infection causée par un corps étranger (clou, caillou).
• Syndrome naviculaire : Dégénérescence de l’os naviculaire, fréquent chez les chevaux de sport.

B. Lésions tendineuses ou ligamentaires

• Tendinite : Inflammation des tendons (ex : tendon fléchisseur).
• Desmite : Lésion des ligaments (ex : ligament suspenseur du boulet).

C. Troubles articulaires

• Arthrose : Usure du cartilage, fréquente chez les chevaux âgés.
• Ostéochondrose : Maladie du développement chez les jeunes chevaux.

D. Autres causes

• Dorsalgies (douleurs de dos) : Selles mal adaptées ou travail asymétrique.
• Traumatismes : Entorses, fractures, ou coups.

Diagnostic et traitements vétérinaires

A. Examens pour identifier la source

• Examen en mouvement : Observation au trot, en ligne droite et en cercle.
• Flexion tests : Mise en tension des articulations pour reproduire la douleur.
• Imagerie médicale : Radiographie, échographie, ou IRM pour confirmer une fracture ou une tendinite.
• Bloc anesthésiant : Injection locale pour isoler la zone douloureuse.

B. Traitements adaptés

1. Repos et anti-inflammatoires :

• Repos strict de 2 à 12 semaines selon la gravité.
• Administration d’AINS (Phénylbutazone, Meloxicam) pour réduire l’inflammation.

2. Soins locaux :

• Pansements pour abcès, cryothérapie (froid) pour les tendinites.
• Infiltrations de corticoïdes ou PRP (Plasma riche en plaquettes) pour les articulations.

3. Chirurgie :

• Nécessaire pour les fractures ou lésions graves (ex : syndrome naviculaire avancé).

4. Rééducation :

• Marche sur tapis roulant, hydrothérapie, ou exercices progressifs.

Prévenir la boiterie – 5 règles d’Or

1. Parage et ferrure adaptés :

• Faites vérifier les pieds par un maréchal-ferrant toutes les 6 à 8 semaines. Évitez les surlonges ou les fers trop lourds.

2. Surveillance de l’environnement :

• Éliminez les cailloux, clous, ou sols glissants dans les paddocks.

3. Échauffement et récupération :

• Prévoyez 15 minutes d’échauffement avant le travail et des étirements après l’effort.

4. Alimentation équilibrée :

• Limitez les aliments riches en sucres (risque de fourbure). Privilégiez les compléments articulaires à base de glucosamine.

5. Bilan Vétérinaire annuel :

• Incluez une évaluation locomotrice et des radios des membres si le cheval est sportif.