Avec l’importance de la lutte antiparasitaire pour le confort de vos compagnons, le marché voit l’émergence de produits répulsifs sous forme de pipette « spot on » à base d’huiles essentielles. L’automédication et la possibilité de se procurer ces traitements en pharmacie sans le conseil d’expert des vétérinaires entrainent une augmentation non négligeable des cas d’empoisonnement recensés dans les centres antipoison de France. Cet article Companimo permet de faire le point sur ce nouveau risque ménager.

Importance des cas d’empoisonnement

Une étude récente réalisée auprès du centre antipoison de l’Ouest de la France permet de recenser et d’analyser les cas d’empoisonnement aux huiles essentielles lors d’automédication. 130 cas de 2009 à 2012 ont été examiné. Ces cas résultent de l’automédication sans demande de conseil auprès d’un vétérinaire.

Les huiles essentielles représentent les premiers cas d’empoisonnement lors d’automédication par les propriétaires devant le paracétamol (toxicité hématologique pour le chien et surtout le chat), les anti-inflammatoires non stéroïdien vétérinaire ou humain (toxicité rénale et digestive pour le chien et le chat) et la tétraméthrine (dérivé de la perméthrine neurotoxique pour les félins). Le principe actif d’origine naturel le plus incriminé est le géraniol présent dans de nombreuses huiles essentielles.

L’animal le plus représenté dans les cas d’intoxication aux huiles essentielles est le chat. Les signes sont assez nombreux avec majoritairement de l’apathie (abattement et hyporéflexivité), des vomissements ou diarrhées, des tremblements, de l’anorexie et de l’ataxie (troubles locomoteurs intégrant l’augmentation du polygone de sustentation, des défaillances de la proprioception, des déficits de tonicité musculaire…). On peut aussi identifier :

• des troubles dermatologiques avec dépilation, prurit aux sites d’application, œdème de Quinck (œdème de la face par réaction allergique au produit)
• des troubles respiratoires avec polypnée ou dyspnée

Bilan des  huiles essentielles dans la gestion des ectoparasitoses

L’efficacité des huiles essentielles n’a pas été démontrée dans le cadre de la prévention des ectoparasitoses chez les carnivores domestiques. Les cas d’intoxication ne sont heureusement pas graves dans la plupart des cas, les chats étant les plus représentés probablement du fait du toilettage et de leur déficit hépatique en glucurono-conjuguaison (principe métabolique de dégradation au niveau du foie de certaines molécules dans le courant sanguin défaillant chez le chat).

Il s’avère que les pipettes d’huiles essentielles échappent aux règles de surveillance et aux principes de vérification d’innocuité des médicaments vétérinaires car leur commercialisation ne nécessite pas d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché nécessaire à tous les médicaments vétérinaires pour être vendu en officine). La concentration en principe actifs naturels de certains de ces produits antiparasitaires est très forte expliquant ainsi l’intensité des effets indésirables. La validation par votre vétérinaire est fondamentale lors de l’utilisation des ces produits à base d’huiles essentielles.