Les affections dermatologiques sont fréquentes chez nos compagnons domestiques. On peut les séparer en deux grands groupes d’affections : les affections prurigineuses (qui grattent) et les affections non prurigineuses. Dans ce dernier groupe, le chef de file des affections non prurigineuses d’origine parasitaire est la démodécie. La démodécie est une affection dermatologique non prurigineuse (sauf en cas de surinfection bactérienne secondaire) résultant de la contamination des follicules pileux et glandes sébacées par un parasite vermiforme. Les parasites sont spécifiques de chaque espèce. Companimo vous propose de faire le point des dernières données sur cette affection.
Prédisposition raciale et portage du parasite
Toutes les races sont susceptibles d’être parasitées. Certaines études ont même démontré l’existence de porteurs sains, c’est à dire d’animaux contaminés par des Démodex mais n’exprimant aucun signe clinique. Certaines races de chiens comme de chats seraient cependant plus sensibles que les autres :
– Whippet, Yorkshire Terrier, Shi Tzu, Scottish Terriern Jack Russel Terrier, Dogues, Cavalier King Charles, Doberman, Braque Allemand, Bouvier Bernois, Matin de Naples, Boxer, American Staffordshire Terrier, Shar Peï, Bouledogue anglais et français, Carlin pour les chiens
– Siamois et Burmese pour les chats
Cette affection parasitaire n’est que faiblement contagieuse et dans une espèce cible. En effet, les parasites sont spécifiques de chaque espèce : les démodex de chien ne peuvent contaminer un chat ou un humain. La seule contamination avérée est celle des chiots durant leurs premiers jours de vie avec la femelle porteuse des parasites : ceux-ci, lors de la tétée, colonisent les chiots en passant par le museau.
La démodécie se déclenche chez un individu victime d’une baisse d’efficacité de son système immunitaire : femelle ayant ces chaleurs ou en gestation, animal âgé, animal ayant une affection immunodépressive à rechercher (le FIV et le FelV chez le chat notamment). Les très jeunes individus sont eux aussi sensibles aux parasites car leur système immunitaire est immature et donc incompétent.
Symptômes et traitement
Il y a deux formes distinctes : la forme localisée plutôt bégnine et la forme généralisée avec parfois une surinfection bactérienne qui est plus agressive. La forme bégnine se distingue par des lésions alopéciques rondes, squameuses, légèrement érythémateuses mais non prurigineuses. C’est lésions s’étendent progressivement sans un traitement adéquat. Les premières lésions sont le plus souvent observées, chez le jeune animal notamment, autour des yeux, autour des pavillons auriculaires.
Les formes généralisées provoquent une perte diffuse du poil avec, en cas de surinfection, une diminution de l’état général de votre animal, du prurit (lié à l’infection bactérienne), des lésions crouteuses suintantes voir ulcératives douloureuses.
Le traitement, après mise en évidence des parasites par raclages cutanés en différents sites, consiste en l’administration d’antiparasitaires spécifiques : par application locale en solution diluée (Ectodex ND toutes les semaines) ou en spot on (Stronghold ND tous les 15 jours), par injection sous cutanée (une ivermectine en utilisation hors AMM) ou par administration per os de comprimés (Interceptor ND). Un traitement antibiotique et antalgique sera administré en cas de démodécie généralisée associée à une surinfection. Une chienne démodécique devra, si possible, être stérilisée pour éviter les risques importants de rechute de l’affection à chaque période de chaleur.
Le contrôle de l’efficacité du traitement sera réalisé par l’intermédiaire de raclages cutanés débutés 1 mois après le début du traitement. La fin du traitement sera déterminée lorsque 2 raclages cutanés à 4 semaines d’écart seront négatifs.