La leishmaniose canine est une maladie infectieuse due à un protozoaire (Leishmania sp.) transmise par un moustique (le Phlébotome) plus particulièrement dans les zones où ce moustique se multiplie c’est-à-dire le pourtour de la méditerranée. En France, les zones bordant la méditerranée sont les plus touchées mais le réchauffement climatique pourrait modifier ces aires géographiques en les étendant vers le nord. Il existe aussi des foyers d’enzootie dans certaines régions françaises comme le Lot, les Pyrénées, l’Aveyron. Les chiens atteints peuvent présenter de très nombreux symptômes très différents qui lorsqu’ils sont pris séparément n’évoquent pas la maladie (gonflement des ganglions, saignement du nez, pellicules en quantité, amaigrissement…) mais on rencontre aussi des animaux qui ne présentent aucun symptôme. Elle évolue le plus souvent sous la forme chronique mais parfois sous des formes aigues d’évolution rapide.
Le diagnostic de certitude ne peut être porté que par un vétérinaire et fait appel à des examens de laboratoire.
La prévention pour votre chien
La prévention passe par une protection du chien avec des antiparasitaires externes : les plus efficaces sont les colliers Scalibor Petit Chien et Scalibor Grand Chien. L’Advantix en pipettes a aussi une autorisation de mise sur la marché (AMM) avec une efficacité sur le phlébotome.
Les symptômes cliniques
Ils sont variés et inconstants. Il s’agit d’une maladie affectant la peau et les organes internes.
La peau est dite séborrhéique avec production de pellicules en quantité ; elle a une odeur forte, ces signes s’accompagnent en général d’une baisse de forme, d’un amaigrissement et d’un gonflement des ganglions. D’autres signes plus discrets doivent attirer l’attention tel que la présence de sécrétions purulentes au coin des narines et des yeux, des hémorragies nasales, une pousse anormale des ongles. Le chien prend une allure de chien âgé.
Comment les chiens se contaminent ?
L’inoculation de la maladie est assurée par un insecte piqueur appelé phlébotome (qui est un moucheron lui-même porteur du parasite). Le chien inoculé peut rester pendant des mois sans présenter de signes de maladie, il peut :
- soit éliminer le parasite
- soit devenir un porteur du parasite mais sans développer de symptômes
- soit faire une maladie leishmanienne (un chien sur deux environ).
Les animaux asymptomatiques mais porteurs du parasite sans développer la maladie sont des réservoirs de parasites et vont pouvoir ainsi contaminer les moucherons et entretenir le cycle de la maladie.
Existe-t-il une transmission autre que par vecteur ?
Oui, une transmission vénérienne semble avoir été démontrée en ce qui concerne la leishmaniose viscérale (Leishmania chagasi) avec comme origine un mâle infecté ayant transmis la maladie à plusieurs femelles pendant le coït.
Comment fait on le diagnostic ?
C’est essentiellement un diagnostic par le vétérinaire qui peut isoler le parasite dans un prélèvement de peau , de ganglion, de moelle ou de rate (c’est l’examen cytologique qui permet un diagnostic de certitude lorsque l’on trouve le parasite). La PCR qui est une méthode d’analyse génétique très sensible peut également être pratiquée sur les mêmes organes et le sang.
Lors de l’examen clinique le vétérinaire découvre de manière constante une présence d’albumine dans les urines. La rate est généralement grosse.
Le traitement de la leishmaniose
Il faut traiter précocement les chiens séropositifs asymptomatiques car ils peuvent se négativer.
Il faut traiter les malades car le traitement va les améliorer. Les traitements sont longs et le plus souvent associent des substances injectables et des médicaments par voie orale. Les animaux restent toujours porteurs après le traitement mais ils ne présentent plus de symptômes. On dit qu’ils sont « blanchis » et les rechutes sont toujours possibles (75% des chiens rechutent dans les deux ans).
Mais le traitement ne tarit pas la source de parasites que constituent les malades et il sélectionne chez les animaux traités des souches de Leishmanies résistantes qui pourraient poser des problèmes aux médecins car la maladie existe aussi chez l’homme. Ce sont autant d’arguments opposables au traitement.
Points forts à retenir :
- La maladie est de plus en plus fréquente dans le sud de la France et devrait s’étendre.
- Elle se manifeste par un amaigrissement, des pellicules, des gros ganglions.
- Elle est liée à la piqûre d’un moucheron
- La maladie peut se déclarer des mois voire des années après la piqûre
- Seuls des examens vétérinaires basés sur des analyses peuvent faire le diagnostic de certitude
- Les traitements sont efficaces mais « blanchissent » seulement les animaux, ils sont basés sur des injections répétées.
- La seule prévention est d’éviter aux chiens la piqûre du phlébotome en le traitant régulièrement avec des insecticides.